Le mardi 5 mai 2015
L’idée qu’une génération d’étudiants aux caractéristiques inédites envahit actuellement l’enseignement supérieur a récemment suscité le débat. Qu’on les surnomme « digital natives», « NetGens », « Homo zappiens », « Génération Y », voire « (nouveaux) barbares », ces étudiants « nés dedans » (les technologies) quand ils étaient petits, seraient multitâches, avides d’interactions, de vitesse et de sens, en relation naturelle avec le multimédia et le jeu (Van Eck, 2006). Nouveaux assistants et chargés de cours partageraient aussi ce rapport à la connaissance et au monde, différent de celui de leurs prédécesseurs et, plus généralement, d’une « culture du livre ». Ces particularités générationnelles, associées à la montée en puissance des réseaux comme nouveaux lieux de production et de consommation des savoirs, à la massification de l’enseignement, à la raréfaction des moyens et à une évolution technique vertigineuse et déstabilisante, remettraient en cause les rôles traditionnels de l’université et appelleraient à sa réforme urgente en vue de s’adapter à cette nouvelle donne. La situation est cependant loin d’être claire et arrêtée. Comme tout changement, ce contexte mouvant peut nourrir, chez certains enseignants, incertitude et stress. Il véhicule également un potentiel sans précédent pour nos envies et nos espoirs d’enseignants. Ce 5 mai, à l’occasion de sa journée d’étude annuelle, l’IFRES invite l’ensemble du corps enseignant de l’université et de son pôle à se pencher sur ces phénomènes et à faire ensemble la part des choses pour la réflexion et l’action.